Pourquoi « Les Colliberts » ?

Petite leçon d’histoire !

L’agglomération de St Michel en l’Herm est bâtie sur une des îles qui émergeaient autrefois des eaux du Golfe des Pictons et le collège lui-même s’élève en bordure de la falaise Nord-ouest de cette île, surplombant d’une quinzaine de mètres le marais asséché dont les fossés et les canaux quadrillent l’espace plat.

C’est en 682 que les moines d’Hério (Noirmoutier) ont construit une abbaye sur l’île de Condate (St Michel en l’Herm) . Elle sera à l’origine de l’essaimage de multiples prieurés autour des marécages voisins et sur les îles proches. De nombreuses autres abbayes seront également édifiées dans cette contrée, du Xe au XIIe siècle, et notamment en bordure de ce golfe à Moreilles, Luçon, Charron et Jard.

Les moines bénédictins et cisterciens furent les précurseurs de l’œuvre d’assainissement de ces terres basses régulièrement submergées par les eaux douces ou encore envahies périodiquement par la mer… Pendant la même période et particulièrement sous les règnes de Louis VII, Philippe Auguste et St Louis, les travaux d’assèchement et de conquête progressèrent considérablement car les seigneurs locaux firent don des terres aux religieux et octroyèrent des autorisations de creusement.

Mais la réalisation de cet ouvrage grandiose nécessitait évidemment une main-d’œuvre importante ; tous les paysans serfs et ceux dépendant de façon plus ou moins étroite des seigneuries et des abbayes locales furent contraints de participer aux travaux d’aménagement destinés à transformer cet espace en prairies. Les moines firent également appel à un peuple vivant en totale autarcie à l’intérieur des marais et subsistant grâce à la pêche, la chasse et la cueillette. Faiblement intégré à une société féodale très structurée, jalousé de ce fait par les autres populations elles-mêmes soumises au ban des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, il avait été surnommé « CUM LIBERTUM » (franc du collier) ce qui par déformation donna le nom de « Colliberts ».

Attirés par la promesse d’obtenir des parcelles de ces terres nouvelles en échange de leur aide, les Colliberts participèrent aux travaux de leur plein gré et, peu à peu, leurs groupes se fondirent dans cette société paysanne du XIIIe siècle en pleine mutation qui s’installait sur les espaces arrachés à l’élément liquide.